jerome Wrote:Il aurait été plus sérieux d'installer un porte-plaque fixé à la carroserie sous le pare-brise, comme on en trouvait couramment sur les culs de bus non équipés de girouette arrière.
Bonsoir tout le monde,
La solution d'une plaque sous le pare-brise supprimerait effectivement toute gêne visuelle pour les conducteurs. Toutefois, une double indication peut entraîner des contradictions dans l'affichage pour ces raisons :
- les girouettes électroniques frontales, latérales et arrière se commandent depuis le poste de conduite en une seule action,
- les plaques ou affichettes rapportées sont manuelles et (cas d'une plaque extérieure) obligent à descendre du bus. C'est casse-pieds, ça perd du temps et on peut négliger de coordonner ce double affichage. Et il faut disposer de cette plaque !
En cas de changement de ligne, on est toujours amené à changer le numéro de ligne. De surcroît, dans le cas des lignes à antennes, les terminus peuvent être différenciées par un indice : par exemple une ligne 1 qui a une fourche 1A et 1B. Au départ du terminus commun on affiche soit 1A, soit 1B, mais au retour (depuis la branche 1A ou 1B) on affiche 1 pour revenir au terminus commun. Avec des girouettes électroniques, pas de problèmes, avec des girouettes à films c'est déjà moins pratique, avec des plaques extérieures c'est casse-pieds et il y a toujours des erreurs çà et là, et on peut manquer de plaque.
Plutôt que multiplier les indications (pour une même face bien sûr), il vaut mieux une seule girouette numéro + destination, plus une girouette semblable sur le flanc avant, plus une girouette de rappel du numéro à l'arrière. Le rappel du numéro serait bien venu sur le flanc gauche (c'est rarissime en France).
Jadis, après la fin de la guerre, lors de la transformation de lignes de trams en trolleys ou en bus, bien des villes avaient leur solution :
- à Tours : une plaque à fond blanc sous le pare-brise (à gauche) et à l'arrière (peut-être aussi sur le flanc droit). La nuit ces plaques n'étaient pas éclairées. Derrière une camionnette on ne voyait plus la plaque, idem aux têtes de ligne : les voyageurs sur le trottoir masquaient la plaque. Seule la girouette frontale lumineuse restait visible.
- à Nantes : boîtier lumineux (pour le numéro) sous le pare-brise à gauche. La girouette frontale n'était pas utilisée, la destination était affichée sur une plaque métallique au-dessus du pare-chocs. Mêmes problèmes : la nuit, les camionnettes, la foule. Tous les Chausson de Nantes étaient ainsi équipés, jusqu'à leur réforme. C'est seulement en 1968, avec les premiers SC10, que la girouette à film (et lumineuse) fut utilisée.
- à St-Étienne : girouette frontale lumineuse pour la destination, mais pas de capot de ligne : le numéro était peint sur une plaque métallique (donc opaque) fixée sur la face externe du pare-brise dans l'angle en haut à gauche.
- à Brest : système proche de St-Étienne, mais le numéro était contre la face interne du pare-brise, il était blanc sur une feuille transparente d'un bleu foncé, vaguement éclairée par l'éclairage intérieur du bus.
Toutes ces solutions artisanales ont disparu, elles ont fait place au système unifié actuel, pratiqué partout. C'est pourquoi je ne crois pas aux solutions locales. Et puis on trouve partout des gens malvoyants, pas seulement à Nevers, et ailleurs ils ne sont pas plus mal servis. Je ne sais pas si ça existe encore, mais à Caen, les personnes malvoyantes possédaient un grand carnet à spirale, sur chaque page était écrit en gros le numéro de la ligne souhaitée (et sans doute du braille pour identifier chaque page) ; elles le tendaient au bus qui arrivait. C'était donc au chauffeur de voir le numéro qu'on lui montrait, et non pas au voyageur de le reconnaître. C'est sans doute une bonne solution.
Cordialement.